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Le blog des rameurs de Marseille

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Rame traditionnelle estaque


Rame convocation du 27 novembre 2010

Publié par Le Tchoa sur 25 Novembre 2010, 21:31pm

Rame convocation du 20 novembre 2010

 

Chers galériens,

Chères galériennes

 

Nous arrivâmes ce samedi sous un crachin britannique qui nous faisait bien frissonner sur notre petit port de l’Estaque. Et oui, l’hiver était bien là, comme nous d’ailleurs ! Presque tous les compagnons nous avaient fait l'honneur de cette sortie. Mais quand vint le moment du décompte, il en manquait un, un seul pour affréter un deuxième bateau.


N’écoutant que notre courage, nous allions ramer à six avec deux remplaçants que nous choisîmes des plus squelettiques, vous comprendrez facilement pourquoi.

 

Bref la sortie du port se passa sans encombre à part les nuages qui épaississaient le ciel, de fines gouttelettes perlant nos visages. A ce moment, le capitaine d’un simple regard nous fit comprendre qu’une sortie serait trop risquée. Donc c’est dans la rade qu’il fallait naviguer.

Le bateau était lancé, quand Alain, pour nous chauffer nous fit faire une «petite série de dix », sans problèmes les conversations du bord allaient bon train, quand Alain nous demanda «une petite série de vingt». Le regard étonné mais compatissant de mes équipiers se demandant ce qu’il se passait, mais sous les ordres du capitaine nous nous exécutâmes. A peine le temps de récupérer que le voilà parti pour faire subir une série de trente. Là le bateau devint silencieux nous étions concentrés sur les rames.

Malgré un air frais nos muscles solides et puissants chauffaient sous de multiples vêtements normalement bien nécessaires pour la saison.

 

Qu’avait le capitaine à regarder au loin, les yeux dans le vide … cela finit par nous inquiéter, surtout que les séries s’enchaînaient. Et virages à bâbord et virages à tribord. Toutes les figures géométriques qu’un bateau peut effectuer furent accomplies par notre équipage. Alain le regard toujours vide nous faisait souci, quand enfin un son compréhensible par les pauvres être humains que nous sommes, sortit de sa bouche, «allez on va, voir la mer» C’était donc ça, tel un lion en cage, un barracuda dans sa tanière, le large démangeait notre capitaine, mais sous le vent la pluie même avec notre équipage de vieux loups de mer aguerris la sortie était risquée. Tant pis, nous attaquâmes la mer par la face nord, sans doute la plus rude. quand à peine arrivés la machine à laver s'était mise en route. Nos bras solides, dressés et rigides étranglaient les pales de nos rames, fournissant un cocktail explosif qu’il fallait évacuer. Mais comme nous le savez chers amis la mer a toujours raison, le capitaine concentré, préoccupé à nous ramener suivait son cap sans fléchir.

 

Alain

 

 

 

Quand la digue apparue, toute la nervosité anxieuse de notre chef avait disparue. Il se décontracta comme un adolescent devant une interro de math zieutant le terrain de foot ou les jolies filles en bas de la cours.

 

Nous le ramenâmes avec quelques coups de rames. La température que nos muscles dégageaient était suffisante pour cuire quelques poulardes ou pintades, enfin toutes sortes d’oiseaux que l’approche du midi nous faisait saliver comme l'adolescent. Nous avions sauvé notre maître de toutes ces mélancolies tristes et rêveuses qui s’était emparé de lui. Fiers de notre action, tous les compagnons débarquèrent sur le quai, non sans une pointe de dignité noble.

 

Le bar de la marine (celui là, il faudrait qu’il revienne de la chasse pour rouvrir !) nous attendait, les conversations continuèrent de bon train les chopes à la main.

 

Départ des bateaux à 9H15,

Fraternellement

Le Tchoa

 

 

 

 

 

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