Chers Galeriens,
Chers Galeriennes
Ce samedi là, le temps était maussade sur le quai humide et froid de notre port. Seuls quelques compagnons étaient présents. « Saleté de temps » grogna Alain agacé. Quand l'heure sonna, nous nous comptâmes. « Ça y est, le compte est bon » dit-il d'un rictus.
La barque fut armée sous un crachin Britannique, mais ce n'était pas pour décourager nos valeureux marins. Bien sûr, il en fallait plus que ça, vous vous en doutez bien. À la sortie du port, les nuages étaient menaçants. L'eau jouait sur tous les registres sombres du gris au bleu.
Comme un métronome, les rames puisaient l'eau, relâchant l'écume à chaque coup de pelle dans un réflexe régulier.
Notre yole avançait parmi la houle qui forcissait. Le vent était de face dans une lumière apocalyptique. Notre capitaine à son habitude tenait le bon cap, toutefois le front plissé. Il pensait, était-il inquiet ? Nul ne pouvait le dire. Les conversations à bord étaient rares, tous avaient un œil soucieux sur l'eau agitée. Mais Alain savait rassurer ces troupes, malgré les gouttes qui virevoltaient autour de nous, humidifiant nos fronts un fois que nous les eûmes réchauffées.
Niolon notre refuge nous semblait qu'un point sur l'horizon.
Mais nul ne pouvait dire si nous pûmes rejoindre notre but final, tel il nous semblait hors d'atteinte dans la brume. Malgré la froideur de cette environnement hostile, la sueur coulait sur nos fronts. La barque progressait avec l'allure que nous lui soutenions, accrochés à nos rames. Enfin Niolon pointait mais il fallait prendre la mesure des choses, avec le discernement qui caractérise le capitaine dans sa grande mesure préféra rester au large. La houle était trop forte prête à nous broyer sur les rochers.
La pluie avait cessé, la yole retournait vers le port illuminé par un soleil qui apparut bien timidement. Alain nous inquiéta avec ces quelques propos que seuls les marins de sa trempe connaissent. Le soleil en fut tout émerveillé
Mais que se passait-il ? Sa lumière timide et faible se renforçait. Notre yole fût illuminée. La grâce solaire lui était tombée dessus. Apercevant les lèvres du capitaine vibrer nous en déduisîmes qu'il entretenait une conversation mystique avec Phedas. Le dominait il ? Nous étions fascinés, séduits, surpris, nos yeux s'écarquillaient. Que ce passait-il ? Nous tirons le soleil pour le ramener ? Oui croyez moi cette magie s'accomplit. Nul chant des sirènes nous perturba. A mesure l'astre chaud s'épanouissait. Quand le port fut en vu les riverains interloqués, nous regardaient sans discontinuer.
Le soleil fut ramené à bon port. Toute l'embarcation rayonnait, transmettant l'énergie chaude et douce accumulée au cours de la sortie.
Le bar de la marine fut illuminé d'une lumière veloutée, incandescente que chacun dégageait. Ces nouveaux prophètes burent les bocks et le demis bienfaiteurs. Tous étincellant ravis, médusés par cette sortie où l'occulte, le mystérieux, rempli de signes cabalistiques inconnus avaient forcés notre émerveillement.
A demain samedi
9H15 pour armer les bateaux,
9H30 précise, départ.
Avant cela, je vous conseille d'aller voir l'album de Nicole, sur la sortie du 30 janvier avec quelques panoramiques intemporels.
Fraternellement
Le Tchoa